Exposition Goya. Desastres de la Guerre au Mirador del Carmen
Francisco José de Goya y Lucientes
Du 18 novembre au 10 mars 2024, seront exposées les 80 estampes réalisées par le génie aragonais pour exprimer la douleur et l'angoisse qu'il ressentait face aux événements de guerre et à leurs conséquences sur la population civile.
Le maire d'Estepona, José María García Urbano, a souligné que pour la ville, accueillir une exposition d'une telle importance représente un véritable jalon culturel. Goya est l'un des grands génies indiscutables de l'histoire de l'art, donc abriter cette magnifique collection de gravures nous place de manière très intéressante dans le panorama artistique et culturel de l'Espagne.
Après avoir acceuilli Vivre dans la peinture. Art espagnol de la Collection Carmen Thyssen-Bornemisza, cette nouvelle exposition invitera les participants à réfléchir sur des questions aussi actuelles que les guerres et les tragédies qu'elles entraînent.
Les Désastres de la guerre de Goya sont le premier exemple dans l'histoire de la peinture où des événements tels que la guerre et ses conséquences sont représentés non comme des actes héroïques, mais comme le désastre et la barbarie qu'ils sont réellement : la peur, la terreur, la faim et la pauvreté.
Contrairement à d'autres peintures de l'époque, mettant en avant l'héroïsme des combattants et le tumulte des batailles, l'artiste aragonais se concentre sur le point de vue des victimes, une approche inédite jusqu'à présent dans l'histoire de la peinture.
Les victimes et leur souffrance, mais aussi la critique politique, sont les protagonistes de ces tableaux, incitant le spectateur à la réflexion.
Actuellement, il existe sept éditions des désatres de la guerre, l'une d'entre elles fait partie des Collections de la Fondation MAPFRE, a été réalisée en 1906 à la Calcografía Nacional. La tirage a été limitée à 275 exemplaires, sur du papier crème vergé de qualité et de l'encre noire très foncée.
L'ensemble des estampes est généralement divisé en trois parties : les deux premières constituent les désastres de la guerre proprement dits, tandis que la troisième, les caprices emphatiques, de nature plus allégorique, sont compris comme une réflexion politique sur le gouvernement absolutiste de Fernando VII après la fin de la guerre et le retrait des troupes françaises.
La violence dont Goya a été témoin durant la Guerre d'indépendance l'a incité à reprendre dessins, croquis et estampes, une activité qu'il avait quelque peu délaissée depuis la réalisation des Caprices en 1799.
Bien qu'il ne les ait pas publiées de son vivant, probablement en raison de la situation politique, car sa vision critique du conflit aurait heurté les souhaits commémoratifs du monarque Fernando VII à son retour en Espagne, il existe une édition complète, reliée, qu'il a remise à son ami Ceán Bermúdez avant son départ pour Bordeaux en 1824.
Sur la couverture manuscrite de cet album, on peut lire : "Conséquences fatales de la guerre sanglante en Espagne avec Buonaparte. Et autres caprices emphatiques, en 85 estampes. Inventées, dessinées et gravées par le peintre original D. Francisco de Goya y Lucientes.".
Les dates exactes de l'exécution de la série sont inconnues, mais elle est généralement datée entre 1810, date qui apparaît sur trois des estampes, et 1815.
Goya, aux côtés d'El Greco, Velázquez et Picasso, fait partie des grands noms de la peinture espagnole.
Homme de son temps, son œuvre dépasse cependant son époque et ouvre de nouveaux horizons qui nous font comprendre non seulement l'histoire de l'art moderne, mais aussi celle de l'art contemporain, tant en Espagne qu'à l'échelle universelle.
L'exposition, ouvrira ses portes au public le 18 novembre, et prix des billets sera de 6 euros pour le grand public et de 4 euros pour les personnes domiciliées à Estepona.
La salle d'exposition sera ouverte du mardi au dimanche, de 10h00 à 14h00 et de 16h00 à 20h00.
